samedi 23 juillet 2011

Par Yannick: Obstacles Russes


Chanceux que nous sommes, notre dernier conducteur nous dépose devant la Mairie de Marseille. Autrement dit en face du bâteau qui sera notre demeure d'un soir. Mon visage laisse transparaître une légère fierté de pouvoir entrer sur les quais et de m'installer à côté d'un yacht de milliardaire alors que je porte ma maison sur mon dos.

Philippe et son frère nous attendent de pied ferme. Nous leur expliquons le pourquoi de notre venue: quelques formalités pour récupérer notre précieux passeport tamponné d'un nouveau visa, le Russe. Trois semaines plus tôt, nous avions déposé notre dossier qui avait été vérifié par un agent de l'ambassade.

Le lendemain, c'est une toute autre histoire qui se trame. Départ à 6h30 du matin. Nous enjambons le vélo marseillais pour se coltiner une grimpette matinale de 2 km qui aura le bienfait de nous décrasser un petit peu. Essoufflés mais heureux, nous nous greffons à la file de lèves-tôt venus pour les mêmes raisons que nous. Une heure quarante-cinq plus tard, quelques bousculades et haussements de ton, nous entrons dans l'ambassade russe. Il faut encore attendre une demi-heure de plus pour se faire dire que notre demande n'est pas valide. Le numéro de référence de notre invitation n'est pas bon car il n'est pas reconnu par l’ordinateur, pas d'explications supplémentaires. Ça sent l'arnaque mais nous ne pouvons savoir si cela vient de l'ambassade ou de notre agence qui nous avait fourni deux invitations moyennant un peu de pub sur le blog (voir onglet liens du blog). Nous apprendrons plus tard que le gouvernement russe génère chaque année de nouveaux numéros en contrepartie d'un paiement des agences pour effectuer le renouvellement de ces derniers. Trois semaines plus tôt, le numéro que l'on nous avait fourni devait être bon mais aujourd'hui, ça ne fonctionne plus, il nous faut donc une nouvelle invitation, et ce sans plus tarder.

Il est 9h30, nous avons donc 2 heures pour se munir d'une nouvelle invitation, l'apporter à l'ambassade et faire pression pour qu'ils acceptent de mettre leur tampon sur notre passeport avant midi. La course peut commencer.

On nous indique une agence de voyage à l'autre bout de la ville mais il faut payer 70 euros par personne pour avoir la fameuse invitation, un vrai business! L'heure tourne et les choix se resserrent, nous partons donc en direction de l'agence. Les employés qui se disent harassés de demandes sont en train de boire un café. L'une d'entre eux répond au téléphone: "j'ai 192 emails dans ma boîte de réception et je n'en ai répondu qu'à une trentaine". Elle raccroche et prend le temps de finir sa conversation. Il lui faudra 5 minutes pour nous imprimer deux documents avec un numéro de référence certifié valide. La caisse engloutit nos 100 euros (et oui nous bénéficions des soldes) et c'est plus léger que nous repartons en direction de l'ambassade.

Le gorille qui garde la porte d'entrée nous reconnaît et accepte de nous laisser passer. Suspense de 30 minutes, nous repartons à 11h30 avec notre visa russe en poche. C'est sûr, je saurai apprécier mon séjour en Russie!

Retour au bâteau, courte sieste sous un mât interrompue par la visite de deux bons amis de Montréal, Aurélie et Max. Nous racontons nos anecdotes de la matinée avec excitation puis mettons le cap pour St-Etienne en début d'après-midi.

Vue matinale du bateau


Toute la troupe réunie

2 commentaires:

  1. Bravo les loulous!
    Je vois que les obstacles tombent vite. Je crois bien que vous avez fait le plus dur: arriver a bon port d'entrée de jeu, 8 voitures et un bateau rien que pour vous, et surtout obtenir le visa russe en si peu de temps!! La classe!
    Continuez comme ça.
    On pense fort à vous.
    Bise

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  2. I love reading this, good stuff keep it up! At least you wont finish sleeping with an old pedophile near the Russian border ;) Mathieu

    Good luck and remember that we're all there bracing for what's next!
    Stephen

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